Difference between revisions of "Québec (Canada) (FR)"
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− | En 1957-1958, des efforts d’implantation d’églises dans le quartier [[Église évangélique mennonite de Montréal Nord (Montréal Nord, Quebec, Canada)|Montréal-Nord]] et à [[Église évangélique mennonite de Joliette (Joliette, Quebec, Canada)|Joliette]], une petite ville de la région de Lanaudière, furent déployés. Puis, deux autres assemblées francophones furent établies à [[Église évangelique mennonite de Rawdon (Rawdon, Quebec, Canada)|Rawdon]] (Lanaudière) et à [Église évangélique mennonite de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda, Quebec, Canada)|Rouyn-Noranda]]. À la même époque, une assemblée anglophone et une autre hispanophone furent aussi fondées. En 1997, ces cinq églises comptaient 112 membres. En 2015, après la fermeture de l’Église de Rawdon en 2011, une seule église francophone et l’église anglophone survivaient encore, en plus des deux implantations (française et hispanophone), avec guère plus que 80 membres au total. | + | En 1957-1958, des efforts d’implantation d’églises dans le quartier [[Église évangélique mennonite de Montréal Nord (Montréal Nord, Quebec, Canada)|Montréal-Nord]] et à [[Église évangélique mennonite de Joliette (Joliette, Quebec, Canada)|Joliette]], une petite ville de la région de Lanaudière, furent déployés. Puis, deux autres assemblées francophones furent établies à [[Église évangelique mennonite de Rawdon (Rawdon, Quebec, Canada)|Rawdon]] (Lanaudière) et à l'[Église évangélique mennonite de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda, Quebec, Canada)|Rouyn-Noranda]]. À la même époque, une assemblée anglophone et une autre hispanophone furent aussi fondées. En 1997, ces cinq églises comptaient 112 membres. En 2015, après la fermeture de l’Église de Rawdon en 2011, une seule église francophone et l’église anglophone survivaient encore, en plus des deux implantations (française et hispanophone), avec guère plus que 80 membres au total. |
En 1982, la Conférence Ontarienne adopta la nouvelle appellation de la [[Mennonite Conference of Ontario and Quebec]](MCOQ) afin d’intégrer les églises implantées au Québec. Toutes ces assemblées entrèrent aussi au sein de la Mennonite Conference of Eastern Canada (MCEC) en 1988. | En 1982, la Conférence Ontarienne adopta la nouvelle appellation de la [[Mennonite Conference of Ontario and Quebec]](MCOQ) afin d’intégrer les églises implantées au Québec. Toutes ces assemblées entrèrent aussi au sein de la Mennonite Conference of Eastern Canada (MCEC) en 1988. | ||
− | De leur côté, les [[Association des Églises des frères mennonites du Québec (AEFMQ)|Frères Mennonites]], par les efforts de la [[Canada Inland Mission (Canadian Conference of Mennonite Brethren Churches)|Canada Inland Mission]], débutèrent une œuvre d’implantation au Québec en 1961. Après un sondage qui faisait état d’un potentiel missionnaire dans la région de [[Église Chrétienne de Saint-Jérôme (Saint-Jérôme, Québec, Canada) (FR)|Saint-Jérôme]], sur la rive nord de Montréal, la CIM proposa à [[Dyck, Ernest H. (1922-2009) (FR)|Ernest et Lydia Krahn Dyck]], un couple missionnaire évacué du Congo belge en révolution, de démarrer un travail d’implantation en terre franco-canadienne. Après des débuts modestes et deux petites églises à Saint-Jérôme(1961) et [[Église Chrétienne Évangélique de Saint-Thérèse (Sainte-Thérèse, Québec, Canada) (FR)|Sainte-Thérèse]] (1964), le travail d’Ernest connut une croissance importante à partir de la fin des années soixante. En l’espace d’une décennie, trois nouvelles églises francophones étaient implantées dans la même grande région de la banlieue nord de Montréal : celle de [[Église Chrétienne de Saint-Laurent (Saint-Laurent, Québec, Canada) (FR)|Saint-Laurent]] (1967, sur l’île de [[ | + | De leur côté, les [[Association des Églises des frères mennonites du Québec (AEFMQ)|Frères Mennonites]], par les efforts de la [[Canada Inland Mission (Canadian Conference of Mennonite Brethren Churches)|Canada Inland Mission]], débutèrent une œuvre d’implantation au Québec en 1961. Après un sondage qui faisait état d’un potentiel missionnaire dans la région de [[Église Chrétienne de Saint-Jérôme (Saint-Jérôme, Québec, Canada) (FR)|Saint-Jérôme]], sur la rive nord de Montréal, la CIM proposa à [[Dyck, Ernest H. (1922-2009) (FR)|Ernest et Lydia Krahn Dyck]], un couple missionnaire évacué du Congo belge en révolution, de démarrer un travail d’implantation en terre franco-canadienne. Après des débuts modestes et deux petites églises à Saint-Jérôme (1961) et [[Église Chrétienne Évangélique de Saint-Thérèse (Sainte-Thérèse, Québec, Canada) (FR)|Sainte-Thérèse]] (1964), le travail d’Ernest connut une croissance importante à partir de la fin des années soixante. En l’espace d’une décennie, trois nouvelles églises francophones étaient implantées dans la même grande région de la banlieue nord de Montréal : celle de [[Église Chrétienne de Saint-Laurent (Saint-Laurent, Québec, Canada) (FR)|Saint-Laurent]] (1967, sur l’île de [[Montréal (Quebec, Canada)|Montréal]]), celle de [[Église Chrétienne Évangélique de Saint-Eustache (Saint-Eustache, Québec, Canada) (FR)|Saint-Eustache]] (1976) et celle de [[Église Chrétienne évangélique de Sainte-Rose (Laval, Quebec, Canada) (FR)|Sainte-Rose]] (1978). L’explication de ces succès soudains réside dans les changements survenus dans le cadre de ce phénomène québécois appelé la « Révolution tranquille ». Sous le coup du baby boom de l’après-guerre, une jeunesse québécoise montante contestataire, militante, insatisfaite, mais aussi en quête d’un sens véritable à sa vie, fut touchée par l’évangélisation menée par Ernest Dyck et les chrétiens de Saint-Jérôme et de Sainte-Thérèse. Ce phénomène de réveil spirituel, particulièrement à Sainte-Thérèse et ses environs, constitua la base de ce qui devint l’Association des Églises des Frères Mennonites du Québec, affiliée à la Conférence Canadienne dès 1984. Quelques autres assemblées furent aussi implantées, mais avec des succès plus brefs : [[Église des Frères Mennonites de Sainte-Anne-des-Plaines (Sainte-Anne-Des-Plaines, Québec, Canada) (FR)|Sainte-Anne-des-Plaines]] (1979-1993), [[Église Chrétienne Évangélique de Saint-Donat (St. Donat, Quebec, Canada)|Saint-Donat]] (1980-1999), [[Église Chrétienne Évangélique de New Richmond (New Richmond, Quebec, Canada)|New Richmond]] (1980-2002), [[Église Évangélique Frères Mennonites de Charlesbourg (Charlesbourg, Quebec, Canada)|Charlesbourg]] (1982-2006). Ernest Dyck fut aussi le fondateur du Camp Péniel (1974) et de l’[[École de Théologie Évangélique de Montréal Montréal (Québec, Canada) (FR)|Institut Biblique Laval]] (1976), deux institutions majeures des Frères Mennonites au Québec. En 1996, 612 membres composaient les huit assemblées de l’Association québécoise. En 2010, il y avait dix assemblées formées de 575 membres. Au tournant des années 2000, un accent particulier fut placé sur le développement et l’implantation d’églises ainsi que la diversification. Quelques nouvelles assemblées furent implantées, dont deux églises anglophones (Westside Gathering et Living Room) et une hispanophone (Les Ambassadeurs). On lança aussi Horizon Québec, un ministère destiné à fortifier les églises existantes et qui supervisa entre autre le processus de « refocalisation », un modèle pancanadien visant à améliorer la planification stratégique des églises. |
− | En 1981, un troisième groupe anabaptiste, les Frères en Christ, envoyèrent David et Patricia Miller pour démarrer une œuvre d’implantation d’église | + | En 1981, un troisième groupe anabaptiste, les Frères en Christ, envoyèrent David et Patricia Miller pour démarrer une œuvre d’implantation d’église à Saint-Romuald, sur la rive sud de Québec, qui fut active de 1984 à 1997. Au cours des années 2000, ce couple de la Pennsylvanie se joignit aux Frères Mennonites et participèrent avec Patrice Nagant à l’implantation de l’Église de L'Intersection (2006, à Terrebonne). |
Hormis ce développement accompli en grande partie par les Frères Mennonites, traditionnellement plus portés sur l’évangélisation, notons la création du camp de jour le Sablier (MCEC) ainsi que d’un centre communautaire appelé la [[Maison de l'Amitié (Montréal, Québec, Canada) (FR)|Maison de l’Amitié]], fondée en 1973 par le Mennonite Central Committee. La Maison de l’Amitié se concentra sur diverses activités d’aide aux nécessiteux et aux immigrants tout en promouvant les valeurs anabaptistes de paix et de réconciliation. | Hormis ce développement accompli en grande partie par les Frères Mennonites, traditionnellement plus portés sur l’évangélisation, notons la création du camp de jour le Sablier (MCEC) ainsi que d’un centre communautaire appelé la [[Maison de l'Amitié (Montréal, Québec, Canada) (FR)|Maison de l’Amitié]], fondée en 1973 par le Mennonite Central Committee. La Maison de l’Amitié se concentra sur diverses activités d’aide aux nécessiteux et aux immigrants tout en promouvant les valeurs anabaptistes de paix et de réconciliation. | ||
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Les premières missions anabaptistes mennonites au Québec ont débuté dans les années cinquante. La seule province canadienne francophone était alors sur le point de traverser une ère de transformations culturelles et politiques majeures. Traditionnellement agraire et catholique, la société québécoise, à près de 80% d’origine franco-canadienne, s’urbanisait de plus en plus et entrait dans un mouvement accéléré de sécularisation culturelle et de modernisation politique.
Province canadienne la plus orientale outre les quatre provinces de l’Atlantique, le Québec n’avait auparavant servi que de lieu de transition dans le parcourt migratoire vers l’Ouest des Mennonites d’Europe. Bien que près de 36 000 immigrants mennonites fussent passés par le Québec pour aller s’établir dans les provinces des Prairies et en Ontario, aucun d’entre eux n’était resté dans la Belle Province.
En 1956, le Mennonite Board of Missions and Charities et la Mennonite Conference of Ontario envoyaient au Québec deux couples ontariens, Tilman et Janet Mills Martin ainsi que Harold et Pauline Short Reesor. Ils devaient amorcer une mission mennonite pour la première fois dans cette province distincte de par son caractère catholique et francophone.
En 1957-1958, des efforts d’implantation d’églises dans le quartier Montréal-Nord et à Joliette, une petite ville de la région de Lanaudière, furent déployés. Puis, deux autres assemblées francophones furent établies à Rawdon (Lanaudière) et à l'[Église évangélique mennonite de Rouyn-Noranda (Rouyn-Noranda, Quebec, Canada)|Rouyn-Noranda]]. À la même époque, une assemblée anglophone et une autre hispanophone furent aussi fondées. En 1997, ces cinq églises comptaient 112 membres. En 2015, après la fermeture de l’Église de Rawdon en 2011, une seule église francophone et l’église anglophone survivaient encore, en plus des deux implantations (française et hispanophone), avec guère plus que 80 membres au total.
En 1982, la Conférence Ontarienne adopta la nouvelle appellation de la Mennonite Conference of Ontario and Quebec(MCOQ) afin d’intégrer les églises implantées au Québec. Toutes ces assemblées entrèrent aussi au sein de la Mennonite Conference of Eastern Canada (MCEC) en 1988.
De leur côté, les Frères Mennonites, par les efforts de la Canada Inland Mission, débutèrent une œuvre d’implantation au Québec en 1961. Après un sondage qui faisait état d’un potentiel missionnaire dans la région de Saint-Jérôme, sur la rive nord de Montréal, la CIM proposa à Ernest et Lydia Krahn Dyck, un couple missionnaire évacué du Congo belge en révolution, de démarrer un travail d’implantation en terre franco-canadienne. Après des débuts modestes et deux petites églises à Saint-Jérôme (1961) et Sainte-Thérèse (1964), le travail d’Ernest connut une croissance importante à partir de la fin des années soixante. En l’espace d’une décennie, trois nouvelles églises francophones étaient implantées dans la même grande région de la banlieue nord de Montréal : celle de Saint-Laurent (1967, sur l’île de Montréal), celle de Saint-Eustache (1976) et celle de Sainte-Rose (1978). L’explication de ces succès soudains réside dans les changements survenus dans le cadre de ce phénomène québécois appelé la « Révolution tranquille ». Sous le coup du baby boom de l’après-guerre, une jeunesse québécoise montante contestataire, militante, insatisfaite, mais aussi en quête d’un sens véritable à sa vie, fut touchée par l’évangélisation menée par Ernest Dyck et les chrétiens de Saint-Jérôme et de Sainte-Thérèse. Ce phénomène de réveil spirituel, particulièrement à Sainte-Thérèse et ses environs, constitua la base de ce qui devint l’Association des Églises des Frères Mennonites du Québec, affiliée à la Conférence Canadienne dès 1984. Quelques autres assemblées furent aussi implantées, mais avec des succès plus brefs : Sainte-Anne-des-Plaines (1979-1993), Saint-Donat (1980-1999), New Richmond (1980-2002), Charlesbourg (1982-2006). Ernest Dyck fut aussi le fondateur du Camp Péniel (1974) et de l’Institut Biblique Laval (1976), deux institutions majeures des Frères Mennonites au Québec. En 1996, 612 membres composaient les huit assemblées de l’Association québécoise. En 2010, il y avait dix assemblées formées de 575 membres. Au tournant des années 2000, un accent particulier fut placé sur le développement et l’implantation d’églises ainsi que la diversification. Quelques nouvelles assemblées furent implantées, dont deux églises anglophones (Westside Gathering et Living Room) et une hispanophone (Les Ambassadeurs). On lança aussi Horizon Québec, un ministère destiné à fortifier les églises existantes et qui supervisa entre autre le processus de « refocalisation », un modèle pancanadien visant à améliorer la planification stratégique des églises.
En 1981, un troisième groupe anabaptiste, les Frères en Christ, envoyèrent David et Patricia Miller pour démarrer une œuvre d’implantation d’église à Saint-Romuald, sur la rive sud de Québec, qui fut active de 1984 à 1997. Au cours des années 2000, ce couple de la Pennsylvanie se joignit aux Frères Mennonites et participèrent avec Patrice Nagant à l’implantation de l’Église de L'Intersection (2006, à Terrebonne).
Hormis ce développement accompli en grande partie par les Frères Mennonites, traditionnellement plus portés sur l’évangélisation, notons la création du camp de jour le Sablier (MCEC) ainsi que d’un centre communautaire appelé la Maison de l’Amitié, fondée en 1973 par le Mennonite Central Committee. La Maison de l’Amitié se concentra sur diverses activités d’aide aux nécessiteux et aux immigrants tout en promouvant les valeurs anabaptistes de paix et de réconciliation.
Aujourd’hui, les différents groupes mennonites au Québec sont regroupés sous l’égide du MCC Québec bien que les Frères Mennonites, davantage composés de Québécois francophones, conservent peu de liens avec les autres Mennonites du Québec, majoritairement anglophones et de culture mennonite. Aussi, les Frères Mennonites, bien qu’anabaptistes, endossent une théologie près des autres courants évangéliques, notamment sous l’influence baptiste, et adoptent une pratique du culte plus contemporaine tandis que les Mennonites préfèrent une approche plus liturgique du culte tout en présentant paradoxalement une théologie plus en phase avec la culture urbaine ambiante progressiste.
Bibliography
Author(s) | Zacharie Leclair |
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Date Published | January 2015 |
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Leclair, Zacharie. "Québec (Canada) (FR)." Global Anabaptist Mennonite Encyclopedia Online. January 2015. Web. 26 Dec 2024. https://gameo.org/index.php?title=Qu%C3%A9bec_(Canada)_(FR)&oldid=179015.
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Leclair, Zacharie. (January 2015). Québec (Canada) (FR). Global Anabaptist Mennonite Encyclopedia Online. Retrieved 26 December 2024, from https://gameo.org/index.php?title=Qu%C3%A9bec_(Canada)_(FR)&oldid=179015.
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